Pour commencer et comme d’habitude, un « coup de gueule »
L’Europe de la Genèse expliqué
Ce résumé de la construction européenne, bien qu’un peu daté de la fin du XXe siècle, a pour grand avantage la clarté des événements rapportés, sélectionnés pour leur portée historique déterminante, sans s’encombrer d’un appareil exhaustif qui réduirait la vision sur le processus de sa formation, bien laborieuse s’il en fut. C’est le fruit d’un travail didactique d’historien méticuleux et d’une profession de foi européenne. S’appuyant davantage sur des courants d’idées, des propositions parfois aussi hardies que méconnues, plutôt que sur des dates et des oppositions politiques, il dresse un répertoire d’intervenants et d’idées qui ont façonné l’esprit des institutions européennes d’aujourd’hui. C’est en quelque sorte l’histoire de la genèse de l’idée européenne. Certains passages m’ont semblé demander des précisions : elles sont entre crochets.
Depuis l’Europe a avancé…parfois un peu, souvent bougé sur place, mais toujours freiné par des considérations nationales d’un autre temps. Les peuples ont mieux compris les enjeux et les ravages d’une mondialisation échappée des mains de leurs initiateurs. On a voulu une économie partagée : louable et nécessaire invention de l’après guerre. Mais les pays ne sont pas que des unités de production et de consommation. Qu’a-t-on fait pour les Citoyens ? Une monnaie, un passeport, une libre circulation… et des « performances » épisodiques sur fonds mélodramatiques. Les propositions ne viendront pas de ceux qui risqueront de se voir déposséder de leur pouvoir d’initiative et de manipulations pour leurs seuls intérêts nationaux. L’Europe ne doit pas être que financements et réglementations.
Reste à réparer les dégâts et faire face. Pour peser, il faut le nombre. Le retranchement ne serait qu’un suicide annoncé. L’union fait la force, la division la défaite. La pandémie du coronavirus Covid-19 a montré le vide sanitaire de l’Europe. Chacun a voulu garder la main… et a perdu pied ! Pas de masques, pas de tests, pas de vaccins, pas de matériels respiratoires, pas de recherches et plus d’industries. Europe, tes cerveaux t’ont abandonnée ! La recherche de l’immédiateté interdit la préparation réfléchie de l’avenir. L’Europe, sous influence anglo-saxonne, s’est pris pour un boutiquier ! Erasme, retourne ton ta tombe ! La culture universelle, c’est invendable ! Mais le quidam n’est pas acheteur : il en est le créateur. Reste à lui de l’exprimer : en construisant ce qu’il veut, en exigeant ce qu’il veut, en votant ce qu’il veut et en contrôlant ce qu’il a voulu. Cette Europe du contrôle des pertinences des politiques reste à construire. Mais peu le voudront car peu aime rendre des comptes au risque de se voir chassé de ses pouvoirs.
Et la Conférence sur l’avenir de l’Europe ?
Le 9 mai prochain s’ouvrira à Strasbourg la Conférence sur l’avenir de l’Europe. Le manque d’union a déjà buté sur la nomination de sa présidence : alors on y a mis trois personnes… par défaut ! Arrivée des courses au printemps 2022. Pourquoi allez si vite ? Mais par ce que chaque pays va vous dire ce qui est bon pour vous. Vos questionnements, vos besoins tiennent dans les éléments à la mode, façon technocratique pour ne rien y comprendre. On nous dit (le Président du Parlement Européen) « rien n’est tabou. Tout doit être possible » Chiche ? Quitte à modifier les traités ? Oui, da ! Vous êtes méfiant ? Souvenir de la précédente Convention sur l’avenir de l’Europe, présidée par Valéry Giscard d’Estaing de 2002 à 2003 ? Ça s’est terminé par l’échec du projet de Constitution européenne en 2005. Et les consultations citoyennes sur l’Europe de 2018 ? Pas plus pertinentes ! Et à la Convention des années 2000 : les citoyens européens ne s’en sont pas mêlés !
Alors, Citoyens, on va vous donner une plate-forme numérique multilingue le 19 avril prochain. Selon le communiqué de la Commission européenne, cet outil sera « le pôle central de la Conférence et permettra aux Européens de proposer leurs idées, de commenter celles des autres, de créer des événements et d’y participer ».
Alors, bousculez vos méninges. Réfléchissez un peu. On vous retrace le passé ; à vous de dessiner l’avenir. Que les associations qui se piquent d’Europe s’activent un peu, qu’elles s’organisent et fédèrent les idées. Mais beaucoup n’ont pas vu le train partir… et risquent encore moins de participer à son arrivée. La démocratie de l’Europe est entre vos mains. Il est encore temps de monter en marche. Après, vous ne pourrez plus vous plaindre de « ce foutu machin ».