Le nom d’Europe apparaît pour la première fois dans la Théogonie d’Hésiode, un poète grec, qui vécut peu après Homère. Europe était le nom d’une nymphe ; fille de Thétys, séduite par Jupiter qui prit pour lui plaire la forme d’un taureau blanc, elle engendra la dynastie Crétoise, mère de notre civilisation.
Quatre siècles plus tard, Hérodote, rapportant cette légende, considérait l’Europe comme une péninsule asiatique, dont les limites étaient mal déterminées et à laquelle il n’attribuait pas d’unité géographique. Ce point de vue s’explique aisément : le centre du monde civilisé, avant la venue du Christ, était le bassin méditerranéen, et c’est autour de cette mer intérieure que se déroulait l’histoire de l’Occident.
La Grèce y exerça longtemps la primauté et imposa le principe de la supériorité de l’homme de la Cité sur les Barbares. Mère de nos civilisations, la Grèce fut, à elle seule, l’Europe pendant cinq ou six siècles, approximativement de 700 avant J.-C. jusqu’à 150 avant J.-C.
Non loin de la Grèce, et en partie mêlée à elle, puisque l’Italie du Sud a conservé le surnom de Grande Grèce, se développait la civilisation romaine. Alors que la Grèce rêvait plus volontiers d’un universalisme pacifique, en dépit des guerres médiques et des campagnes d’Alexandre le Grand, Rome se montrait résolument conquérante et, en s’emparant peu à peu du pourtour de la Méditerranée, elle absorbait la Grèce en tant que territoire, deux siècles avant notre ère.